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XUL IX

Plus jamais ça ! Gaziel et Julien Weiss

Avertissement : les enfants, les personnes sujettes à la claustrophobie ou en mauvaise santé respiratoire doivent être accompagnées. L’œuvre peut choquer la sensibilité de certain-e-s

La transformation de l’ascenseur en simulation de four crématoire a pour objet de confronter le public à l’inéluctable, au malaise. au caractère inarrêtable ainsi qu’à l’horreur du procédé choisi par les Nazis pour mettre en action leur sordide projet. Cette œuvre n’est en rien une ode à la solution finale mais plutôt un memento mori s’appuyant sur le devoir de mémoire et le traumatisme universel causé par ce crime contre l’humanité.

Le public est donc partie prenante de l’œuvre. Il est mis devant un choix : s’il veut prendre l’ascenseur il est obligé de rentrer dans cet espace qui le met mal à l’aise, sinon s’il veut se déplacer, il prend l’escalier, cette fuite  (assimilable à la survie) lui coûte de l’énergie.  L’œuvre pousse au paroxysme le malaise jusqu’ à l’obligation pour le public à mobilité réduite à passer par l’ascenseur.

Il est intéressant de noter que le démarrage chaotique de l’installation peut en soit devenir une œuvre. Plusieurs obstacles se dressent devant cette œuvre, le premier fût peut être moi même, je n’ai pas assez anticipé et fait de la médiation en amont, le deuxième est la réaction que l’œuvre a pu susciter avant même son installation. Un phénomène de rejet et un jugement se déclenchent rapidement chez certains interlocuteurs.

Au détour de conversations sur la mise en place du projet il est apparu qu’aujourd’hui traiter de la Shoah était certainement devenu un tabou plus fort peut être même que celui de la mort.
Il m’a aussi été conseillé d’accoler un organisme à l’œuvre pour obtenir une caution intellectuelle. Cette dernière réflexion pose ainsi la question de la nécessité à justifier de sa légitimité pour proposer une œuvre traitant de la Shoah.

Julien WEISS